dimanche 2 août 2009

Entre Leffard et Ussy à travers l'histoire

Un circuit de 27 kilomètres dans un coin peu fréquenté du Calvados et proche de Falaise, dans un paysage bucolique (grandes fermes, prés, champs et bois) et parsemé de monuments historiques (menhirs, abbayes, châteaux).


Leffard - Cadran solaire de l'église
Ussy - Pépinières
Villers-Canivet - Etang de Villers
Villers-Canivet - Abbaye Ste-Marie-aux-Dames
Villers-Canivet - Abbaye Ste-Marie-aux-Dames - porterie du 13ème siècle
Villers-Canivet - Abbaye Ste-Marie-aux-Dames
Villers-Canivet - Abbaye Ste-Marie-aux-Dames
Coquelicots et blés
Peupliers et éoliennes de la plaine de Falaise
Villers-Canivet - Chapelle de la Sainte Vierge à Torp
Villers-Canivet - Chapelle de la Sainte Vierge à Torp - Graffiti de 1761
Villers-Canivet - Lavoir au village de Torp

Leffard - Menhir de la Grurie
Ussy - La pierre de la Hauberie (2,50 m de hauteur)
Ussy - La pierre de la Hauberie au creux du ruisseau de Leffard

samedi 20 juin 2009

Porter aux nues et autres réflexions sur le portage

Un peu de recherche de sens. J’aime bien me creuser la tête, alors, j’ai collecté des expressions françaises contenant le mot « porter » afin de chercher le lien entre ces expressions et ce qui peut nous motiver à nous décharger des poids inutiles, des objets sans objet et autres masses superflues. Le fait que ces expressions soient assez nombreuses est révélateur de la symbolique que porte ce verbe (en voilà déjà une, d’expression).

Je reste dans le domaine intellectuel et n’aborde pas la motivation pratique, évidente, qui veut qu’un sac de 6 kg soit moins lourd qu’un sac de 12 kg. Je ne veux pas non plus lancer un sujet trop intello, c’est ludique, sur le modèle des dictionnaires imaginaires tel celui de Flaubert, pas une thèse « de la signifiance d’une sémiologie du marcheur ultra-léger dans le contexte d’une sémantique liée au marcheur occidental. »

Tout le monde peut jouer .

1) Quand la charge est lourde

Porter ses efforts : pas prévu dans les listes d’équipement. On peut porter ses efforts sur un but. Mais si le but est le chemin, alors on n’a pas fini de porter ses efforts.

Porter son deuil : il est reconnu que la marche aide à éroder ce lourd fardeau qu’est la perte d’un être aimé, et d’autant mieux qu’on travaille à alléger ce qu’on emporte - jusqu’au jour où l’on repart le cœur léger.

Porter sa croix : fardeau spécifique aux chrétiens. Pas obligatoirement en bois.

Porter à confusion : peut alourdir les relations.

Porter son attention : il est vrai que cette action demande souvent un effort.

Porter préjudice : c’est partager notre charge de méfaits avec quelqu’un qui ne l’a pas demandé. Pas sympa. Attention à la culpabilité, qui est pesante.

Porter pâle (se faire) : étrange formule, exprimant qu’on ne veut rien porter, même le pâle.

Porter absent : concerne celui qui s’est fait porter pâle. Cela fera plus à porter pour ceux qui sont portés présents.

Porter un enfant : première étape avant de devoir le supporter.

Porter des cornes : voir porter son deuil.

Porter quelqu’un en terre : et garder le poids des souvenirs.

Porter les armes : au risque de se dégouter du bivouac et de la marche.

Porter les couleurs : lourde responsabilité ; le comble serait de se faire porter pâle pour ne pas porter les couleurs. D'autant qu'il est toujours demandé de les porter haut.

Porter un nom : c’est parfois lourd, certains essaient d’ailleurs de se faire un prénom pour ne pas porter le passé de leur père. A une certaine époque, porter une particule conduisit à se voir alléger de la tête.


2) Quand il s’agit de s’élever


Porter ses fruits : pour le travail de recherche et d’échanges qu’on a réalisé sur le forum de randonner-léger.

Porter son regard : toujours loin de soi, sur la prochaine crête, sur un nuage, sur ses rêves, sur une randonneuse dont on aura tendance à se rapprocher, ce qui prouve qu’il n’y a pas de règle sans exception.

Porter aux nues : les anciens, les expérimentateurs d'allégements divers, qu’on remercie en regardant le ciel tout en grimpant d’un pas allègre.

Porter au pouvoir : et le critiquer ensuite. C’est plus correct.

Porter témoignage : impose de marcher à la rencontre des autres. Enrichissant si l’on a su nous-mêmes écouter leur témoignage.

Porter bien (se) : bien se porter aide à porter le reste, c’est inévitable.

Porter chance : peut venir d’un objet qu’on emporte ou d’une personne qu’on accompagne, mais indique surtout une croyance censée alléger notre angoisse de l’inconnu.

Porter secours : il suffit parfois d’être présent, de rassurer, et d’appeler ceux dont c’est le métier. Allège la conscience.


3) Inclassables

Porter à gauche : il n’est pas encore prouvé que çà puisse alléger quoi que ce soit.

Porter la barbe : permet d’avoir l’air sage et ne pas porter de rasoir. Mais combien pèse donc la barbe ?

Porter un coup : pas pour longtemps, puisqu’on le donne. Mais en général on nous le rend.

dimanche 10 mai 2009

Côtes d'Armor - mai 2009

Du 8 au 10 mai, j'ai vécu au paradis breton, sur une boucle de 72 km en pays de Trégor (département des Côtes d'Armor, balisée par le GR34-34A-34B + divers aller-retours pour atteindre chapelles secrètes, castels imprenables et autres gentilhommières aux allures austères. De ce périple entre Lannuon (Lannion) et Plouaret, j'ai rapporté les quelques images printanières qui suivent, accompagnées de textes légers.
Occasion aussi de me réjouir de la pertinence de ma nouvelle acquisition, un APN Lumix LX3. Si on accepte l'idée de ne garder qu'une courte focale, c'est un bon outil, dans 360 grammes sacoche comprise.
Je recommande ce parcours, splendide de bout en bout.

Etapes :

  1. Plouaret, Lanvellec, St Michel en grève. 23 km
  2. Locquémeau, Lannion. 24 km
  3. Tonquédec, Pen ar Pont, Vieux Marché, Plouaret. 24 km

 

L'été prépare sa venue sous la forme déroulante de fougères encore tendres mais, pour quelques semaines encore ,
les jacinthes balanceront leurs clochettes au gré des vents printaniers.



Ha Tir ha Tann ! Sur la terre de Crec'h an Hu, le chêne semble protéger de ses longs doigts les pierres anciennes.








L'eau chante en tout lieu les élégies de la liberté. Liberté balisée. Certes.




Jalouse de la mer, la terre aussi veut ses étendues de vaguelettes irisées.



La grève de Saint Michel. Mais que revendique-t-il ?







De Beg ar Forn à Beg an Evned, la mer se rue sur les rochers assoiffés et le ressac y laisse une écume fumeuse et blanche comme celle de la bière.



Quand les herbes s'entrechoquent et modulent des notes bien légères par rapport aux bruits sourds qui les environnent.

Chacune de leur côté, la falaise et la végétation daignent laisser au marcheur la trace qui lui suffit pour aller vers son horizon.

La pointe de Séhar, appendice rocheux dans la baie de Lannion. Au fond : l'île Milliau (Trebeurden).


L'embouchure du Léguer est peut-être l'entrée des secrets.
Un peu plus loin, la magie opérera sous la forme d'un couple de sonerien (sonneurs), biniou et bombarde jouant dans l'intime d'une crique isolée.




Le Yaudet, fresque parfaite, ou presque. Ancien port romain, entre autres histoires.






Le gnome, léger sans l'être ultra, arpente les allées bordées de l'Allium Ursinum. Il n'y a plus d'ours, mais il reste l'ail. Il paraît que les belges s'en font des tartines.


La moyenne vallée du Léguer, c'est la Bretagne de l'intérieur, équilibre entre pierre, eau, terre et vent. Élémentaire ?





Si Korrigan désigne un être des bois, alors en voilà un. En plus, il a l'air content, le bougre.

Bannières et oriflammes ont flotté sur Tonquédec avant que ne devienne oripeaux de murailles.
Mais après les guerres de succession, les successions de restaurations ont raccommodé tours et clôtures.





Fardé de tous les verts, orné de pierres replettes, peuplé de saumons comme un torrent de montagne, le Léguer veut faire oublier qu'il est un fleuve.

Chapelle des Sept-Saints.

L'entrée de la crypte passe sous un Dolmen.

Statues des Sept Dormants