Le parcours est disponible sur Openrunner
Ce fut un parcours alpin, très sportif, avec longues montées parfois rendues plus difficiles par la chaleur, pierriers et amoncellements de rochers. Un seul passage de longs névés raides mais heureusement à la surface molle au Pas du Corborant. Le parcours tracé sur Openr. n'indique "que" 1200 mètres de déniv. positifs par jour les quatre premiers jours, la dernière matinée étant une descente. Pourtant mes efforts essoufflés disaient plus, parfois.
Les paysages furent admirables, évidemment, d'autant plus qu'avec le décalage des saisons la montagne d'août exhibait les habits fleuris et papillonesques de juillet tandis que les ruisseaux et les torrents jaillissaient comme en juin en certains endroits.
Après les moments de pure amitié passés avec les deux camarades MUL, les autres rencontres ne me déçurent pas, sur des sentiers qui ne ressemblaient pas aux "autoroutes" de la vallée des Merveilles. Mon choix de faire les repas et les bivouacs seuls y fut pour quelque chose puisqu'il me permit d'apprécier pleinement les rencontres fortuites ou les cafés avec tartelettes pris dans les refuges italiens ou français. Plaisirs désuets et pleins de valeur, avec parfois le regret de parler dans une langue différente et de ne pouvoir dépasser le stade des regards échangés. En parlant de langue, j'ai mis quelques heures italiennes à réaliser que dans cette partie du Piémont, on salue les marcheurs par un Salve ! et non par un Ciao. Les dialectes sont occitans par ici (bien que Salve soit une formule bien italienne, comme je l'ai appris depuis peu).
Etapes
1. Parking de Vens – lac Chaffour - 18,5 km
2. Lac Chaffour – Laghi Lansfero - 6,6 km
3. Laghi Lansfero – Comba di Schiantala - 15,7 km
4. Comba di Schiantala – lac de Fourchas - 13,3 km
5. Lac de Fourchas – parking de Vens - 8,5 km
Récit et photographies
Il faut être visiblement idiot pour porter une poche d'eau pleine dès le départ. Je dois l'être ,
certainement à cause de l'équation fatale : angoisse de l'inconnu + fraîcheur physique du départ = poids.
pour assouvir la faim des pêcheurs.
Cascade d'eau et de belles images.
Le massif du Mercantour, malgré son aspect souvent aride, abrite de très nombreux lacs.
Sur le chemin de l'énergie, Domweb et Shanx se donnent à fond (normal...).
Ce
chemin, tracé pour les besoins de la production électrique
d'avant-guerre, surplombe la vallée de la Tinée et à l'avantage d'être
plat sur 8 km.J'ai outrageusement piqué 2 photos à Domweb pour en faire un montage.
Rabuons, Ischiator, Corborant. Des noms qui me font rêver depuis quelques mois et qu'un printemps pourri a tenus éloignés.
qui alimentera une petite usine hydro-électrique, en bas, dans la vallée de la Tinée.
Le bivouac au bord du lac Chaffour (2620 m) où nous avons connu les températures les plus basses : 5°C dans la nuit.
C'est un camp de base idéal pour monter le lendemain vers le Ténibre ou vers les nombreux autres sommets environnants.Dominique et Guillaume, alias Domweb et Shanx. |
Trop froid pour moi – contempler les ondes parcourant la surface argentée me suffit. Tragique métaphore de notre différence d'âge.
Fans du Seigneur des Anneaux, venez-ici, on s'y croirait.
On aperçoit les pistes de la station d'Auron, le Mont Mounier (derrière le Cairn), et le lac Fer en bas à droite.
"Hé ! Mais pourquoi cette envie de toujours vouloir aller vers l'horizon ?
Avec un grain de sagesse, apprends donc à savoir apprécier le moment présent et la beauté de l'endroit où tes pieds se posent !"
Oui, quand je manque d'oxygène j'ai un autre Moi qui me parle. Il est parfois chiant mais certaines fois il n'a pas tort.
Nous ne savons pas ce qu'est devenu notre jeune et intrépide camarade (et vaillant, pendant qu'on y est), mais nous sommes certains que nous le retrouverons au lac de Chaffour. Ce sera le cas.
Le problème est résolu par son contournement, grâce à l'escalade de rochers taillés en escaliers. Un niveau T4 donc, qui aurait pu être T5 si les névés avaient été glacés. Arrivé au Pas assez fatigué, je renonce à grimper le Corborant proprement dit pour glisser (c'est le cas de le dire à cause du terrain terreux qui s'éboule) vers l'Italie.
François étant un pote des animaux, je le salue et plante ma tente près de lui.
130 grammes de crème de céréales dans 4 à 500 ml d'eau chaude dans laquelle j'ai jeté des morceaux de dattes, figues, raisins secs, noisettes.
La Joubarbe des toits, petit feu d'artifice.
Le paysage est immense et j'ai encore la chance de profiter du soleil. Il fait d'ailleurs un peu chaud dans les montées (jamais content ces français ). C'est le seul tronçon (San Bernolfo - Refugio Migliorero) au cours duquel je n'ai pas trouvé d'eau.
Je m'y arrête pour m'y reposer un peu. Comme souvent, je repars en fin d'après-midi, à l'heure ou la plupart des randonneurs sont déjà arrivés, douchés, attablés devant un verre.
5000 km en plusieurs parcours ! De quoi rêver.
Moi je réfléchis aussi, mais à la façon de manger avant la tombée de la nuit. Ce sera trop tard pour ce soir, malgré les journées encore longues.
La Big Agnes est très large, un vrai palace pour une personne et son matériel. Je voulais une paroi moustiquaire, c'est fait.
Et puis c'est tout. Je ne jugerai cette tente qu'après l'avoir utilisé sous la pluie et l'avoir soumise au vent.
Heureusement il s'adresse à moi en français. Il rigole quand je lui réclame un caffè francese (donc méga-super allongé par rapport à l'italien).
Il est de ceux qui ont balisé les voies de randonnée vers les grands sommets avec de la peinture rouge, comme au Ténibre.
Oui, le dernier bivouac, je le trouve au bord du lac de Fourchas, au pied du grand Claï supérieur (2982 m). Il est sur la voie qui traverse plus loin la brèche Borgonio et les lacs de Ténibre. C'est facile car relativement fréquenté, la trace est donc visible au bord du ruisseau ou repérée par des cairns. Sur la carte 1/25 000ème, c'est le trait bleu matérialisant les parcours de ski de randonnée.
Mauvaise surprise ici, des moustiques tigres trouvent comme moi une occasion de pique-nique. Sauf que leur pitance, c'est ma personne.
La série Flore pour mettre un peu de couleur à ce récit : Marguerite des Alpes, Aconit et œillets négligés.
L'Ecaille chinée
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