mardi 21 octobre 2014

Deux jours sur le Mont Mounier et autour de la crête de l'Alp

Pour ces deux jours presque entièrement passés au dessus de 2000 mètres d'altitude et dans la zone centrale du parc national du Mercantour, ce fut une randonnée magnifique et minérale, sur 35 kilomètres et 2900 mètres de dénivelée.

Je fus accompagné de Philip, ami randonneur de Nice et adepte de la randonnée légère. Certaines images sur cette page sont de lui.

L'eau n'a manqué à aucun moment, même en cette fin de saison. Par contre toutes les cabanes et bergeries étaient fermées à clé.

Je trouve qu'octobre est une belle saison pour marcher dans le Mercantour, en partie grâce aux teintes chatoyantes des Mélèzes. Les animaux remarquables que nous pûmes rencontrer furtivement furent une hermine blanche et un lagopède alpin à la livrée blanche et écaillée. Les chamois étaient nombreux, regroupés en tribu avec les jeunes, mais trop timides pour se laisser tirer le portrait.

Ci-dessous le parcours, qui part de Vignols, un hameau de Roubion situé au bout d'une piste. La ligne pointillée jaune représente ce que nous n'avons pas pu faire le deuxième jour à cause d'un vent à 90 km/h : la crête de l'Alp. Le tracé de remplacement emprunté sur le versant sud est représenté sur les cartes IGN par un pointillé témoignant d'un ancien sentier. Celui-ci n'existe plus dans la partie ouest, couverte d'éboulis rocheux, mais est encore présent dans la partie est, du fait de la présence de bergeries et des passages de troupeaux. Mais même là, il est facile de confondre le sentier et les nombreuses traces parallèles creusées par les moutons.


1er jour
Le hameau de Vignols, autrefois grenier à céréales de Roubion, et qu'on atteint après quelques kilomètres de piste carrossable. Après être tombées en ruine, beaucoup de maisons sont restaurées et occupées l'été.
C'est là que nous avons bivouaqué la veille, afin de démarrer tôt le matin.

Dans le creux de Sadour, sous la crête des Sabatures (tu parles de noms big_smile ), traversée libre des prairies séchées par l'automne.


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 La tête de Varélios (2456 m) se rapproche.

Les deux compères



La Baisse de Petit Valet et la barre qui la prolonge. Le Mont Mounier, qui mérite son nom (étymologiquement : Mont Noir), est bien protégé derrière ces murailles calcaires. Mais un peu de pratique permet de le prendre d'assaut. La brèche est juste au centre de cette photo. Pour qui veut connaître les sensations du hors-sentier sur des crêtes vraiment spectaculaires, nous recommandons vraiment de faire l'ascension du Mounier par l'est.

Voici le paysage que l'on peut admirer lorsqu'on longe la barre.

Juste avant le sommet du Mont Mounier, qui réserve quelques pas d'escalade sur des formations de marne noire parfois instable.
 
 La majesté du sommet est une récompense. Philip m'attend depuis... quelques minutes (je dis ce que je veux smile).

D'ailleurs il a eu le temps de filmer.

Sur la crête entre Mounier et Petit Mounier. De là la vue est splendide de tous côtés.

Les plateaux calcaires chaotiques au nord du Mont.
Comme l'écrit Philip : "Le cadre est vraiment magnifique, mélangeant harmonieusement la rocaille à une végétation aux couleurs chatoyantes. De petits ruisseaux s'écoulant jusque sous la roche viennent parfaire ce décor avec leur agréable fond sonore (glou-glou) ".

Après être descendu par le col de Crousette, voici le haut du vallon de Sallevieille (ou Sellevieille sur d'anciennes cartes). Depuis combien de temps le glacier a-t-il disparu ? Je me pose toujours cette question devant ce genre de cirque.



Je laisse encore Philip commenter la suite :
"Nous arrivons en bas du vallon à une cabane de berger. Un randonneur vient dans notre direction, visiblement du hameau de Roya. A la vue de son gros sac, débordant de matos en tout genre de partout, nous esquissons un sourire... visiblement, ce n'est pas un marcheur-ultr-léger !
En discutant avec lui, nous apprenons que cet aventurier d'origine australienne est parti faire le tour de la méditerranée pendant 1 an... d'avril 2014 à avril 2015...à pied, en VTT, en kayak...Turquie, Slovaquie, Grèce, Malte-Alexandrie en rameur... le Mont-Blanc cet été...bref... on fait de suite moins les malins et on découvre émerveillés son périple, réalisé pour une asso pour des enfants malades".


2ème jour
Voici l'endroit trop exposé que nous avons choisi pour bivouaquer, près du mont Férant. Comme des débutants, il faut admettre. Après les rafales de la nuit, ma tente Big Agnes Fly Creek, au premier plan, tient à moitié debout, un arceau cassé, la toile déchiré. La Trekkertent de Philip a bien tenu. Il faut dire qu'elle est fabriqué artisanalement en Ecosse, pays de vent et de pluie.

Un abri de berger. Les tôles provenant d'anciennes constructions militaires sont souvent utilisées. Le sommet tout au fond, c'est le Mounier.

Beauté géologique sous le col de Crous, sous forme de strates Marno-Calcaires.

La cime Nègre et la crête de l'Alp. Pour ne pas nous transformer en oiseaux, nous avons donc marché sur son flanc sud. Il y a des ravines qu'il faut remonter un peu pour pouvoir les traverser. Et ça reste très très pentu.



Vers le mont des Moulines : vue de la dernière descente vers Vignols. Tout au fond, on voit l'Argentera et quelques cimes de la frontière avec l'Italie. A l'avant dernier plan, à gauche, je pense qu'il s'agit du mont Saint Sauveur.

 Un dernier demi-tour pour admirer les belles lumières d'un après-midi d'automne sur les barres sud du Mont.

Au col des Moulines avant la descente vers Vignols. Tête de Chamia.

Un des torrents qui descendent sur Vignols.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je me suis permis de citer votre article, ici : https://twitter.com/imercantour/status/597081196066136064
    Au plaisir, sur nos sentiers !

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  2. Avec plaisir ! Votre Blog est une belle mine d'info.

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